Une fois de plus, la compétition du Festival Premiers Plans d'Angers a produit des films assez sombres mais bien inscrits dans l’air du temps. Des films qui traitent des problèmes d’immigration, comme le vibrant "Hope", distingué par le public, qui raconte le parcours de candidats africains à l’exil confrontés au racket des passeurs ; ou "Le Petit homme" qui passe de Tchétchénie en Autriche. Difficultés d’intégration et d'exclusion sociale, comme le très dur "Toto et ses sœurs", sur fond de drogue et "Spartacus et Cassandra".
Autre caractéristique forte de cette édition, plusieurs films ont des enfants pour héros ; ils confrontés à des responsabilités qui les dépassent car elles incombent généralement aux adultes. C’est le cas de Ramassan," le Petit Homme", qui doit tout faire pour que l’intégration de sa famille en Autriche se passe bien ; de Toto qui, avec sa sœur Andrea essaie de maintenir un semblant d’unité familiale dans un univers rongé par la drogue. Alors qu’on demande à Spartacus de choisir entre ses parents et l’orphelinat pour assurer son éducation. Même Aslan, qui a une dizaine d’années lui aussi, est à la merci des adultes qui le poussent à faire combattre son chien Sivas.
Les deux films historiques méritent largement leur mention spéciale. "The look of silence" qui interroge quelques survivants du génocide Indonésien ; et "Crosswind" qui raconte la déportation d’Estoniens dans les camps de Sibérie. On aurait même donné mieux à ce dernier, dont la mise en scène inspirée de la pantomime fixe, est absolument bluffante. Margita Gosheva a amplement mérité son prix d’interprétation, tant elle porte La Leçon à bout de bras. Enfin, un grand regret pour "l'Année prochaine, film sensible et d’une grande finesse psychologique, qui n'a pas trouvé grâce auprès du jury.