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Nestor et Rosa Reyes ont quatre enfants. Ils tiennent une épicerie dans un quartier populaire de Manille. Ma’Rosa est une commerçante connue et respectée. Elle achète et revend ses produits en jouant du crédit dans les deux sens. Pour arrondir les fins de mois, elle traficote aussi un peu avec les stupéfiants, dont abuse aussi son mari. Jusqu’à ce qu’une descente de police mette fin au manège et embarque le couple. Le film commence là : comment s’acquitter de la rançon que leur réclament des policiers ripoux, en échange de la liberté ?

Sorte de huis clos entre la boutique et le commissariat, Ma’ Rosa respecte aussi l’unité de temps. On y voit les trottoirs de Manille grouillant de monde, mais bizarrement, toujours de nuit et sous la pluie battante. Tandis qu’une caméra à l’épaule un peu tremblante suit l’interrogatoire des parents et les efforts de leurs enfants pour trouver l’argent qui est  la fois corrupteur et salvateur. La plongée dans ce monde de misère rappelle qu’ici la drogue, la prostitution des ados et la corruption la plus cynique sont l’envers du décor de carte postale vendu par ailleurs.

Malgré un scénario maigrichon et la confusion de quelques plans, le réalisateur Philippin Brillante Medoza réussit à maintenir une tension et un réalisme qui donnent sa force au récit. Et puis, il y a Jaclyn José qui joue avec naturel et vérité le personnage de Ma’Rosa. Une incarnation, davantage qu’une interprétation, qui lui a valu le prix d’interprétation féminine à Cannes. Du coup, même très sombre, le film est parfois lumineux.

Blognote : 3,5 / 5

Tag(s) : #cinéma
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