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Steve Landry est un boxeur de 2e rang, qui n’a jamais eu « le truc », le don. Après un nouvel échec et un bilan peu flatteur de 13 victoires, 2 nuls et 34 défaites, il est temps de raccrocher les gants. A 40 ans passés, ça n’a même plus de sens de jouer les sparring-partners d’un grand champion. « Par ce qu’on se fait défoncer la gueule pendant un mois ! » Mieux vaut réussir sa sortie en guettant un 50e combat. En acceptant de jouer les faire valoir, Steve relève un ultime défi, qui est bien plus que sportif…

 

Pour sa femme et ses deux enfants, Steve aimerait payer sa mutuelle et offrir un piano à sa fille qui a l’air douée. « Employé de surface », comme il fait dans le civil, ça ne suffit pas. Alors, tant pis si Malek lui en « met plein la tronche » et au diable les humiliations, si à la fin son honneur est sauf. L’intérêt du film de Samuel Jouy n’est pas sur le ring, mais en dehors. Dans les coulisses des palaces qui accueillent aujourd’hui les combats, dans la dureté de la préparation, la solitude du vestiaire, le réconfort de la douche…

 

C’est aussi le problème de la transmission que pose le réalisateur. Qu’est-ce que Steve va laisser à sa famille ? Quelle aisance matérielle et quelles exigences morales ? Sparring suggère tout cela avec finesse et sensibilité. Avec humour aussi, des dialogues brillants et une mise en scène nerveuse. Même si le « noble art » est également filmé au plus près de la vérité. Dans un rôle de composition tout en nuances, Mathieu Kassovitz déploie une nouvelle fois son talent de comédien. Et dire qu’il n’aime pas faire l’acteur !

 

Tag(s) : #cinéma, #Compétition Premiers Plans 2018
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