On est dans la cour d’un collège, avec les 3e. On capte des bribes de dialogues très imagés: « Casses-toi connard ! Sale pute ! Va te faire sucer ! Je vais te défoncer le cul ! » Avant que ces « grands » entrent en classe, on se dit que ça ne va pas être coton pour les profs. Et pas seulement pour celui de français. Au premier cours, Sarah se fait virer. A la récré, on la retrouve avec Jade, Lauren, Louise... Elles reparlent des mecs avec lesquels elles sont sorties ou rêvent de sortir. Ces petits mecs qui les « branchent les meufs » en roulant des mécaniques.
Retour maison après une dure journée de charretier. Sarah se chicane avec sa mère, trouve que son nouveau compagnon fait trop de bruit au lit, se fait engueuler et se barre. Des fois, le soir, il y a une« teuf » pour changer les idées. Entre deux danses, on ne mollit pas sur les alcools forts, on se fait passer la fumette, on se vautre. Défonce, vomi, malaise. Super soirée ! Les mois s’écoulent, le cycle se poursuit. Avec au final une seule question vache : l’école et la famille peuvent-elles faire mieux pour que ces « 14 ans » fassent moins pire ?
Hélène Zimmer se garde bien de répondre. Elle préfère « filmer des moments de tension », dit-elle. Et « montrer la capacité à cet âge-là à se trouver effondré au bord du gouffre et une heure plus tard plein d’excitation ». Soit, mais sa caméra est passablement voyeuse. Quasiment braquée sur un sujet unique, la sexualité. Et comme elle semble y prendre plus de plaisir que de recul, on est un peu effaré face à tant de complaisance dans la trivialité.