Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rana était sous sa douche quand on a sonné à la porte de l'appart. Ce ne pouvait être qu’Emad, son mari et elle a ouvert. Mais c’était un type qu’elle ne connaissait pas. En fait, un client de la précédente locataire qui se prostituait. L’erreur sur la personne lui a valu une sacrée dérouillée. Après un viol ou une tentative, on ne sait pas. En tout cas, elle a salement morflé. Au point de ne plus pouvoir jouer au théâtre avec son mari. Dès lors, celui-ci n’aura de cesse de retrouver l’agresseur de sa femme…

Le drame social d’Asghar Farhadi se joue d’abord dans les lieux qui rythment la vie du couple : les appartements, le lycée ou lui est prof de littérature et la scène ou ils jouent « Mort d’un commis voyageur », d’Arthur Miller. Si on ne voit quasiment rien de Téhéran, les évolutions et les rigidités de la société iranienne sont à saisir dans les relations familiales. D’autant que la multiplication des allers et retours entre la fiction qui se joue sur les planches et la réalité quotidienne du couple n’apporte pas davantage de clé de compréhension.

Reste la honte qui finit par envahir les trois personnages principaux : femme, mari et agresseur. Chacun a ses raisons de refuser ou d’atténuer une certaine violence. La honte et la culpabilité, mais aussi la vengeance et le pardon sont aussi omniprésents. Entre la profusion et la confusion des sentiments qui l’assaillent, l’acteur Shahab Hosseini incarne superbement le trouble d’un homme pris entre le désir de venger son honneur et le risque de perdre l’amour. Le Client est un beau film tiraillé par les forces de la société et de l'intime.

Blognote : 3,5 / 5

Tag(s) : #cinéma
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :