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Félicité est chanteuse dans un bar de Kinshasa. Plutôt sensuelle, même si le corps est lourd et le regard peu expressif. Dans l’ivresse et le brouhaha général, elle chante jusqu’à la transe des clients. Elle chante pour vivre et bientôt pour résister, quand elle apprend que son fils victime d’un accident risque d’être amputé. « Si tu manques d’argent, aies des amis », lui susurre son dépanneur de réfrigérateur. Mais Félicité est une têtue : elle trouvera l’argent.

 

Sur ce scénario assez mince, Alain Gomis, déroule sa trame. Avec une caméra à l’épaule pour suivre cette mère courage jusqu’au bout des nuits agitées de la capitale du Congo (RDC). Dans cette mégalopole de 12 millions d’habitants, les jours sont tout aussi grouillants de monde, de misère et de violence, de débrouille et de corruption. Toute la première partie file à bon rythme. Puis le film tombe ensuite dans une certaine stagnation narrative qui transforme ce portrait de femme forte en œuvre au ton mystico-poétique plus étrange.

 

Ce déséquilibre entre les deux registres est la limite même de l’œuvre du cinéaste franco-sénégalais. Même si le réalisateur a souhaité « confronter l’invisible au quotidien » pour montrer des personnages hors de tout soutien, comme livrés à eux-mêmes afin de leur donner davantage de force. « Tu seras courageux, puisque tu n’as pas d’autre choix » assure au garçon le réparateur des corps et des cœurs. Reste un film qui avance en équilibre instable entre réalisme ethnologique et lyrisme onirique. Avec Félicité, notre joie est donc partagée.

 

Blognote : 3,5 / 5

Tag(s) : #cinéma
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