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Pierre, 35 ans, a repris l’exploitation laitière de ses parents dans l’Est de la France. Une petite ferme traditionnelle avec 26 vaches qu’il appelle par leurs prénoms. Le travail quotidien lui laisse peu de temps pour sortir avec les copains et répondre aux avances de la boulangère. Le regard familial trop bienveillant et les conseils de sa sœur véto l’agacent parfois. Car il se débrouille très bien tout seul, les notes du Contrôle laitier l'attestent. Petit paysan à l’ancienne certes, mais performant.

 

Quand il voit Topaze saigner du dos, Pierre comprend que la Fièvre hémorragique dorsale risque de conduire à l’abattage massif d’un troupeau qui est sa raison d’être. Alors il triche pour dissimuler la maladie. Et quand une seconde vache est touchée, il s’enferre dans un engrenage intenable. Son lien affectif avec ses vaches est si fort que leur condamnation signerait sa propre condamnation. En même temps, son combat devient celui de la résistance d’un modèle économe et autonome, face à la logique du productivisme et de l'administration sanitaire.

 

Récit fictionnel autant que chronique sociale, peinture réaliste en même temps que drame psychologique, ce Petit Paysan est un premier film plutôt réussi. Trois prix à Angoulême et un scénario primé à Angers en 2016. Un scénario d’une grande simplicité et une mise en scène sans audace n’empêchent pas Hubert Charuel de signer une œuvre sombre et poignante. Par ce qu’elle va au-delà du traumatisme d’un éleveur face à l’épidémie et qu’elle s’entend aussi comme un cri d’adieu à une certaine idée de la campagne française. (Sept 2017)

 

Blognote : 3,5 / 5

 

 

Tag(s) : #cinéma
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