Steve Landry est un boxeur de 2e rang, qui n’a jamais eu « le truc », le don. Après un nouvel échec et un bilan peu flatteur, il est temps de raccrocher les gants. A 40 ans passés, ça n’a même plus de sens de jouer les sparring-partners d’un grand champion. « Par ce qu’on se fait défoncer la gueule pendant un mois ! » Sauf qu'en acceptant de jouer les faire valoir, Steve relève un ultime défi, qui est bien plus que sportif…
Steve aimerait offrir une meilleure vie à sa femme et à leurs deux enfants. Et pour être à la hauteur, il n’a rien trouvé de mieux que d’en prendre « plein la tronche ». Alors, au diable les humiliations, si à la fin l’honneur est sauf. L’intérêt du film de Samuel Jouy est donc double : sur et en dehors du ring. Chez lui dans le quotidien d’une famille modeste. Et dans les coulisses des palaces qui accueillent les combats, de la dureté de la préparation, jusqu’au réconfort de la douche… L’entêtement du héros est une fierté.
Car le problème de la transmission est aussi posé. Quel héritage Steve va laisser à sa famille ? Quelle aisance matérielle et quelles exigences morales ? Sparring suggère tout cela avec finesse et sensibilité. Avec humour aussi, grâce à des dialogues brillants et une mise en scène nerveuse. Dans un rôle de composition tout en nuances, Mathieu Kassovitz déploie une nouvelle fois son talent de comédien. Et dire qu’il n’aime pas faire l’acteur ! C’est le double registre du film qui fait son originalité, mais aussi sa limite.
Blognote : 3,5 / 5