Abdullah est un garçon qui aime les garçons. Il s’en est aperçu tout jeune quand il préférait partager les activités de ses sœurs à Casablanca. Une attirance sur laquelle le père ne disait rien, comme si ça le disculpait de ses propres turpitudes avec ses filles. Plus grand, Abdullah a continué à être attiré par des hommes plus mûrs. Il a rencontré puis rejoint un prof en Suisse.
Après avoir rompu avec son ami, il se retrouve quand même à Genève avec l’espoir d’y décrocher un visa et une bourse universitaire. Ce qui lui vaut de se faire traiter d’arriviste par son ex. Ce problème réglé, reste celui de l’intégration. Et en attendant d’être en règle, il lui faut passer par la case Armée du Salut. Un autre combat s'annonce pour l’immigré marocain. Le chemin de la liberté n’est pas le plus facile.
C’est avec une sérénité de vieux briscard qu’Abdellah Taïa aborde un sujet interdit au Maroc, l’homosexualité. « Là bas c’est scandaleux, pour moi c’était évident », assure-t-il. En ne se laissant pas embarquer par son « combat » et en affirmant un certaine esthétique, il prend le temps de nous montrer avec tact ses composantes sociales. La première partie, la plus courageuse, est aussi la plus intéressante.